Antoine, vicomte de Peyronnenc-Saint-Chamarand, seigneur d'Hautevaurs, Sansac-de-Marmiesse, de Murat, et coseigneur de la ville de Maurs, entra aux pages de la grande écurie du roi. Il passa de là, le 28 avril 1759, aux carabiniers de Monsieur, comte de Provence, puis fut nommé capitaine au régiment de royal-Champagne ; il fit en cette qualité toutes les guerres de l'époque, et fut obligé de se retirer, ayant reçu deux coups de feu dans la poitrine. Dignes appréciateurs de l'honneur, les maréchaux de France le nommèrent leur lieutenant pour la Haute-Auvergne, le 19 octobre 1772.
Le 1er avril 1775, le grand écuyer de France le nomma inspecteur des haras de la Haute-Auvergne.
Le 20 juillet 1787, le roi le nomma président de l'assemblée d'élection d'Aurillac.
Et le 27 mai 1788, il fut nommé chevalier de Saint-Louis, après trente ans de service et quatre campagnes, où il avait essuyé deux blessures.
M. le marquis de Lafayette eut mission de le recevoir en cette qualité.
Excellent écuyer, connaissant à fond tout ce qui tient à la science équestre, la race des chevaux d'Auvergne, régénérée par ses soins, prit un essor que n'arrêta pas même la phase révolutionnaire de la république , et que seules purent comprimer et amoindrir les guerres de l'empire, que le besoin de chevaux força de s'emparer des juments destinées à la reproduction.
Longtemps après lui, l'opinion du vicomte de Peyronnenc fut encore invoquée en ce qui touchait aux haras; et, au sein même de l'Administration supérieure de cette branche importante de notre agriculture, cette opinion influa sur un grand nombre de décisions.
Ses voyages et ses campagnes, mis à profit, lui donnèrent les moyens d'améliorer l'agriculture de son pays, et surtout la culture des prairies naturelles, par un système d'irrigation jusqu'alors inconnu , mais qui subsiste encore aujourd'hui. C'est à lui qu'est due la transformation des marais qui croupissaient alors, en prairies de bonne qualité.
C'est à sa sollicitation que M. de Monthyon , de bienfaisante mémoire, qu'il reçut à Maurs, donna les fonds nécessaires pour combler les fossés de la place et pour assainir la ville.
II fut lié d'amitié avec le prince de Talleyrand et le marquis de Lafayette, bien que ses opinions fussent en désaccord avec celles de ces hommes devenus célèbres. Il reçut chez lui, à Aurillac, M. de Lafayette à son retour d'Amérique.
L'estime qu'il inspirait était générale ; il était recherché debout le monde, et ceux qui l'avaient connu ne pouvaient s'empêcher de l'aimer ; aussi lui fut-il donné d'être utile à bien du monde, et lorsque la route royale 122, de Clermont à Toulouse, fut décidée, il lui fut possible, dans un voyage fait exprès à Paris, de vaincre, à l'aide de ses nombreux amis, toutes les résistances, et de doter la ville de Maurs de cette importante voie de communication.