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Le Saint Esprit est un bijou traditionnel auvergnat, entre autre.
Il s’agit d’un pendentif représentant une colombe qui a les ailes déployées et la tête orientée vers le bas.
Il est fait mention d’un tel bijou dès la fin du XVIIème siècle en Auvergne et il se répand de manière courante sous le Premier Empire et la Restauration. Le Saint Esprit est toujours très en vogue dans le Cantal et la Haute-Loire.
- Aux XVIIIéme et XIXéme siècles, il était offert par le marié à la jeune épouse le jour de leurs noces.
Après chaque évènement marquant comme une naissance, il était agrémenté d'une pendeloque supplémentaire.
Ce bijou a une signification religieuse forte. Le Saint Esprit se finit par trois pendeloques piriformes ou dites en forme de « gourdes de pèlerin ». Elles matérialisent deux notions religieuses : soit les larmes du Christ, soit les trois vertus du Christ : Espérance, Foi et Charité.
La colombe est parfois très stylisée et une bonne dose d’imaginations doit être nécessaire pour identifier l’oiseau. En de rares occasions, le travail du métal est très fin et permet de très bien distinguer des détails comme le bec et les plumes.
La colombe centrale stylisée incarne le Saint Esprit mais évoque aussi l'oiseau de Vénus, messager de l'amour et de la fidélité.
La représentation de la colombe fut très vite assimilée à l’union matrimoniale et c’est ainsi que l’allégorie sentimentale se mêle à l’allégorie religieuse.
Ce bijou peut être porté au ras du cou ou plus long, reposant sur la poitrine. Il était suspendu à une chaîne en or ou un ruban de velours.
Source : http://pastourelle.cantalpassion.com/crbst_9.html
L’apparition de pierres locales sur les Saint Esprit se fait lorsque le bijou se démocratise. Elles prennent alors la place des pierres précieuses, moins abordables.
Ainsi, se retrouvent sertis des grenats, des péridots, des rubis, des opales, des citrines ou des saphirs du Puy, dont la couleur s’approche du vert.
Les grenats d’Auvergne sont désignés sous le nom de « jargons », de « Hyacinthes d’Auvergne » ou « du Puy ».
La ville du Puy en Velay fût très réputée pour son art lapidaire.
Les orfèvres locaux utilisaient les richesses locales dues au sol volcanique : l’or, trouvé par « orpaillage », pour la région d’Aurillac, par exemple dans la Jordanne et ses affluents, et les pierres fines telles que : saphirs, grenats, opales, péridots et citrines principalement.
Des paillons d’or étaient placés sous les pierres pour leur donner plus d’éclat.
En outre, une variée de moules locales « perlières » fournis de petites perles d’eau douce très recherchées.
Les orfèvres Auvergnats utilisaient toutes ces pierres après polissage, pour l’ornementation de leurs bijoux locaux.
N’oubliez pas que l’Auvergne était une région à forts passages commerciaux, donc une région riche.
Suivant son lieu de fabrication, le Saint Esprit est porteur des caractéristiques locales qui lui sont propres et permettent d’identifier sa région d’origine.
- - Saint-Esprit du Puy-en-Velay :
La colombe est très stylisée. Le bijou est orné de grenats véritables ou d’imitations. Chaque extrémité de chaton est orné d’une rose simplifiée à l’extrême et dont la représentation s’apparente à une roue. Il est surmonté de 4 chatons en chute, prolongés par une petite rose dont la représentation s’apparente plus à une roue à qu’une rose.
- - Saint-Esprit d’Aurillac :
Il est doté un chaton central qui ressemble à une couronne. Le corps est orné de pierreries. La pièce est recouverte d’un émail blanc semé de points colorés, le plus souvent verts et jaunes. Il peut aussi comporter trois chatons mobiles au niveau de l’attache, les uns au dessus des autres, reliés par des maillons de chaîne, qui rallongent la pièce. La pièce est terminée par trois pendeloques en forme de poire avec des pierres identiques à celles du corps général du bijou. Au début du XIXème siècle, les bijoutiers Aurillacois présentent des Saint-Esprit en or, émaillé pour certains, de diverses dimensions, ornés de grenats ou de citrines sur paillons d’or.
- - Saint Esprit de Brioude :
Il comporte en chute deux ou trois chatons d’or placés au dessus de la colombe, elle-même formée de gros chatons. Les branches de la croix sont relevées latéralement et portent des rudiments d’ailes. Les pendeloques en gourde sont généralement striées.
- - Saint Esprit de Clermont-Ferrand :
Au centre figure une couronne de chatons. Des grelots en forme de gourde sont pendus à l’extrémité et symbolisent les ailes et la tête de la colombe. Le bijou comprend souvent des pierres bleu clair.
Le bijou dit « Saint Esprit » était porté par les femmes des Cévennes, du Languedoc, mais aussi en Normandie, en Auvergne et tout particulièrement en Velay dont il est même une spécialité. Attention, suivant les régions les formes varient et ornements aussi.
Le Saint Esprit pourrait-il être un bijou protestant ?
Pas du tout ! La représentation de la colombe du Saint Esprit a été très largement employée sur les croix huguenotes. Adopté chez les protestants des Cévennes et le Bas Languedoc, il devint symbole d’appartenance au protestantisme. Cependant le Saint Esprit auvergnat est bien un bijou catholique.
Il n’est pas courant de trouver un tel bijou chez un antiquaire.
Précieusement conservé dans les familles auvergnates, c’est un héritage qui se passe de femme en femme.
En revanche, il en passe de temps en temps en ventes aux enchères.
Comptez, pour un très beau pendentif ancien de la région d’Aurillac, en parfait état, entre 800 et 1 500 €.
Pour un Saint Esprit plus classique, en parfait état lui aussi, orné de pierres, les prix s’échelonnent entre 300 et 800 €.
Sachez, en outre, qu’il s’en fabrique toujours ! Source objet d'hier
- Ho ! Ho ! Ho ! Le Père Noël m'a surement oubliée, mais si vous avez un cadeau comme celui-ci en trop, je veux bien vous en débarrassé, j'en rêve ;)
*¤*¤* Joyeux Noël à tous *¤*¤*
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