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- Deux missionnaires, assistés par un vénérable vieillard qui pendant dix ans a présidé à la distribution de la parole de Dieu dans le diocèse de Saint-Flour, que tout le monde chérit, que la ville d'Aurillac regrette encore, ont changé l'aspect de la ville de Maurs.
On redoutait leur arrivée ; on la trouvait inopportune, impolitique ; les meilleurs esprits craignaient qu'elle ne fut inefficace….. Les interprètes du Très-Haut ont fait entendre sa parole, et le temple saint a été rempli ; ils ont prêché la pénitence, et gens de toute condition se sont prosternés à leurs pieds ; ils ont fait entendre des paroles d'amour de Dieu, et près de trois mille communiants se sont présentés à la table sainte !
Que pourrions-nous dire de ces hommes évangéliques, qui ne fut effacé par le récit de leur vie parmi nous ? Donnant l'exemple de toutes les vertus, levés avant le jour, constamment assis au sacré tribunal ou dans la chaire de vérité, ils ont fait passer dans l'esprit même des plus éloignés une partie de ce zèle qui les anime, de cette ferveur qui les soutient dans les fatigues de leur ministère. Aussi, quelle affluence lors de leurs prédications ! quel ordre et quelle retenue dans cette foule, trop nombreuse pour l'étendue de la nef ! que de larmes, lorsqu'après son magnifique sermon sur la résurrection, l'orateur chrétien a continué en adressant ses adieux à son auditoire ; lorsque d'une voix émue il a demandé pour les missionnaires appelés à évangéliser nos montagnes l'aumône de quelques prières pour le cours de leur vie ! Quel attendrissement, lorsque le pasteur de la paroisse, ce pasteur selon l'Evangile, d'une voix entre-coupée de sanglots, a engagé son peuple à persévérer, a remercié les missionnaires de leur utile concours ; Quelle émotion, lorsqu'au moment du départ, la population entière s'est portée en foule autour de ces bons pères, manifestant par son silence et ses larmes les regrets dont elle était pénétrée ! Ils laisseront de long et précieux souvenirs ces jours trop courts aux yeux de tous ; ces jours de bonheur où le pasteur et les prêtres de la paroisse, ses dignes émules, ont rivalisé de zèle avec les hommes apostoliques qui leur étaient en aide ; où de tous côtés accourait un peuple immense pour entendre la parole de vie ; où tous, pasteurs des âmes et fidèles, se confondaient en une seule pensée, ayant pour objet le salut des hommes et la louange de Dieu. Non, la France n'est morte pour la foi…
Vaincue et éclairée par le malheur et l'expérience, elle reconnaîtra que lorsqu'on ne bâtit pas sur la religion et la morale, on bâtit sur le sable mouvant, et que pour être heureuse, il faut qu'elle devienne chrétienne.
(Article communiqué.)
L'Echo du Cantal du 6/4/1839