Certes, le mot est curieux. Il serait entré dans le langage courant (de l'époque !) au début du XVIIe siècle, en un temps où ces « gardiennes » étaient d'une grande utilité.
Vous devez les croiser lors de vos balades quotidiennes à Maurs, mais elles font partie du paysage et bien souvent on les ignorent... Mais il vous tarde d'en savoir plus. Vous vous souvenez certainement de cette mission confiée à une sainte guerrière nommée Jeanne d'Arc : bouter les Anglais hors de France ? La racine du mot « bouteroue » est la même. Bouter signifiait chasser, éloigner. Une bouteroue avait, en effet, pour rôle de « chasser » les roues des charrettes, calèches ou autres diligences rasant de trop près les angles de rues ou les piédroits des portes cochères.
C'étaient donc de petites bornes de pierre, généralement tronconiques ou penchées vers le mur qu'elles devaient protéger. Grâce à leur forme, elles ne bloquaient pas les roues de la voiture mais les faisaient dévier légèrement, évitant ainsi d'endommager l'angle du mur... Et le véhicule lui-même. Quant à leurs finitions, elles étaient à la mesure des finances de leur propriétaire.
Accessoires d'un autre temps
C'est, évidemment, surtout dans les villes aux rues étroites et tortueuses, aux entrées de cours et de remises mais aussi aux porches des riches propriétés, que ces garde-fous s'avéraient les plus utiles. On continua d'en installer jusqu'au début du XXe siècle.
Les bouteroues, qu'on appelait désormais « chasse-roues », avaient fait leur temps. Il n'empêche : pendant 300 ans au moins, ils avaient évité bien des accidents, protégeant aussi les piétons qui, sans eux, risquaient d'être coincés entre mur et voiture, au temps où les trottoirs n'existaient pas !
Il servait aussi de borne-montoir aux cavaliers pour les aider monter ou descendre de selle
Source : Wikipédia ; maville Ouest-France ; Photos perso