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Maurs la Jolie

La Perle du Cantal

[Écho d'antan] - Ecole du Pauverel 3/4

Publié le 5 Septembre 2024 par Maurs la Jolie in Hier et aujourd'hui

La contestation :

Un grand nombre d'électeurs de Maurs ont adressé à M. le Préfet du Cantal la demande ci-après, qui est une protestation contre un vote du conseil municipal; Ils attendent la solution et on nous assure même que le public de Maurs se montre impatient à cet égard.

Monsieur le Préfet,
Par délibération du 8 janvier courant, le conseil municipal a choisi, à deux voix de majorité, sur les 21 membres présents, l'emplacement de la maison d'école projetée et l'a désigné à l'enclos MIQUEL.
Cet enclos, situé derrière le Pauverel, quartier nord de la ville, le plus froid, le moins bien tenu et le moins salubre, faisant face au cimetière qui se trouve à une distance de 200 mètres environ, où les rues aboutissants sont les plus étroites et encombrées par les chars, même les jours de simple marché, ce qui sera un danger permanent pour les jeunes élèves.


Cet établissement sera complètement masqué par un pâté de vieilles maisons et ne sera à la vue d'aucun point de la ville, si ce n'est de la route de St Cirgues, en projet seulement, dont le débouché sur place est le plus restreint des chemins de même importance, ayant à peine quatre mètres de largueur.

Les soussignés estiment que, dans la pensée du gouvernement, qui se montre très large dans ses subventions, ces établissements doivent concourir autant que possible, à l'embellissement des petites localités, considération qui a été mise complètement de côté dans la délibération ci-dessus.
Le précédent conseil municipal, en décembre 1880, dans une réunion extraordinaire, avait fixé cet emplacement au Tour de ville, sur le jardin JALENQUES, au débouché de la route de Montsalvy, au centre de la localité et à l'exposition de l'est et de l'ouest, comme remplissant toutes les conditions voulues par la circulaire ministérielle, et les raisons qui ont fait procéder à un nouveau vote, s'expliquant difficilement.

Enfin, les soussignés ne craignant pas d'avancer qu'il ne viendra à l'idée d'aucun homme de l'art, architecte ou autre, de construire un établissement de cette importance à l'endroit désigné par la délibération de 8 courant.
Pour ces motifs, les soussignés viennent s'adresser, Monsieur le Préfet, à votre justice et à votre impartialité, pour que l'approbation ne soit donnée qu'après enquête sérieuse et examen approfondi, à une délibération qui choque, non seulement les intérêts les plus chers de la ville, mais encore le bon sens public.
Veuillez agréer, ect...

L'Avenir du Cantal du 15 mars 1882

Transcription de l'article de l'Avenir du Cantal du 29/04/1882 - Mr le Directeur,

C'est encore au sujet de l'emplacement de la future maison d'école de Maurs que je viens vous prier d'ouvrir les colonnes de votre estimable journal à ces quelques lignes.

Mr PALIS, avocat à Maurs, avait été désigné par M. le Préfet, pour remplir les délicates fonctions de ce commissaire dans l'enquête qui a lieu ces jours-ci, au sujet dudit emplacement. Mais se trouvant propriétaire d'une parcelle voisine de l'enclos MIQUEL que le Conseil Municipal a choisi, M.PALIS pensa que son impartialité pourrait être suspectée et déclina l'honneur d'être commissaire.

Tout le monde n'est pas aussi scrupuleux que M.PALIS, car un propriétaire qui avait les mêmes raisons que lui pour refuser a cru que son honorabilité était hors d'atteinte, il a accepté.

Il est entré en fonctions lundi dernier et, pour parler son langage imagé il a donné audience à son peuple chéri. Pauvre peuple !

Bref, hier matin, 25 courant, plusieurs électeurs se sont présentés à la mairie pour protester contre le choix de l'emplacement désigné. M. le commissaire enquêteur à qui cela plaisait peu, sans doute, les a renvoyés en leur disant que tout électeur - père de famille ou non - n'avait le droit de protester qu'autant qu'il était "propriétaire d'immeubles".

Plusieurs autres électeurs - je pourrais les nommer tous - ne payant aucune imposition immobilière, voulant approuver le choix du terrain désigné, ont étés reçus avec empressement.

Pour finir, un propriétaire de la campagne s'étant présenté, M. le commissaire enquêteur lui a fait observer qu'étant proche voisin du quartier du Pauverel il devait ne pas protester contre le choix qui avait été écoutée.

Nous avons eu, dans notre chère ville, toujours pour le même sujet, une délibération escamotée - celle du 28 décembre 1880 - parce qu'elle ne plaisait pas à certain gouvernant, nous venons encore d'avoir un exemple de l'autoritarisme d'une homme que sa mission obligeait à rester impassible ; à quoi pouvons-nous nous attendre ?...

 

 

Transcription de l'article de l'Avenir du Cantal du 27/05/1882

La lutte au sujet de l'emplacement de l'école s'est envenimée depuis quelques jours, et menace de produire un désaccord grave au sein du Conseil Municipal réuni pour la session de mai. Voici une copie de la protestation adressée à M. le Ministre de l'intérieur :

Monsieur le Ministre,

Les soussignés, membres du précédent Conseil Municipal de la ville de Maurs, ont l'honneur de vous exposer ce qui suit :

Convoqués régulièrement le 26 décembre 1880, pour choisir l'emplacement de la maison d'école, ils ont désigné par délibération du même jour, ci-joint l'enclos Jalenques.

Les plans faits par M; l'Architecte sur cet enclos ont été approuvés par l'administration supérieure. Cependant, M. le Maire, auquel la délibération ci-dessus ne convenait pas, négligea de l'envoyer à la Préfecture.

N'ayant aucune connaissance de cette délibération, M; le Préfet fit convoquer de nouveau le Conseil Municipal, le 8 janvier 1882, et, ce jour-là, M. le Maire put arriver à son but, c'est-à-dire à faire désigner l'enclos Miquel, au Nord de la ville, endroit le moins en vue de Maurs, mais qui se trouve dans son quartier, et en face de son jardin.

Sur la plainte écrite de près de 200 électeurs, il est procédé à une enquête commodo et incommodo, qui fut favorable à la 1ère délibération.

C'est pourquoi, M. le Ministre, les soussignés se dressent à votre haute justice et vous prient de décider si le mauvais vouloir ou l'intérêt personnel du Chef de l'administration municipale peut faire annuler une délibération régulièrement prise, ou son contraire, la délibération du 26 décembre 1880 doit avoir une pleine et entière exécution.

Transcription de l'article ci-contre de l'Avenir du Cantal du 2/6/1882

Huit conseillers municipaux de la ville de Maurs, viennent d'adresser en ces termes leur démission à M. le préfet du Cantal :

Les soussignés, croyant représenter d'une manière très large les intérêts de la ville de Maurs ;

Considérant que, dans la discussion du budget des dépenses de l'année 1881-80, à la séance d'hier, 30 mai courant, les observations qu'ils ont adressées à M. le Maire, sur les irrégularités et sur le manque absolu de tout contrôle dans les travaux qu'il a fait exécuter dans la ville, ont été rejetées sans avoir reçu de réponse explicatives ; 

Qu'ils croient de leur devoir de décliner toute responsabilité à ce sujet ;

Considérant encore qu'il existe depuis quelque temps parmi la petite majorité du Conseil une sorte de parti-pris contre leurs observations aussi justes qu'elles soient et que, par conséquent, leur position dans cette assemblée est intenable ;

Ont l'honneur, M. le Préfet, de vous prier d'accepter leur démission de membre du Conseil Municipal de la ville de Maurs.

📃 Huit Conseillers municipaux adresseront leur démission à M. le préfet du Cantal le 31/05/1882 : les démissionnaires sont = 1/Bories Baptiste, 2/Angelergues Louis, 3/Salesse Pierre-Antoine, 4/Fel Jean-Baptiste, 5/Maurs Jules, 6/Sabatier Benoît, 7/Vaurs Joseph

Maurs, ce 31 mai 1882

N.B. - M. BORIS Louis, a précédé la décision des signataires sus-nommés, en donnant sa démission pour les même motifs.

Mais voila, Mr le Préfet ne les suivra pas et validera l'emplacement dit "l'enclos Miquel" pour la future école du Pauverel.

 

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